Je suis né dans une île amoureuse du vent...

Bonjour à tous.

C’est moi : jp

Je suis né dans une île amoureuse du vent…

Je suis Martiniquais et je vis au pays.

Voyages, culture, musique : tout m’intéresse, d’ici ou d’ailleurs.

J'aime : la cuisine de mon pays, lire un bon livre, le zouk et le blues, la biguine et le gwoka...


Eternel actif, je rêve de satisfaire mes passions d'humaniste et mon envie d'être utile.


Ma devise : "Exister est un fait, vivre est un art" (Frédéric LENOIR)




mardi, avril 17, 2012

DANMYE : J'ADORE !

C’est d’une belle soirée, passée à Fort de France, que je vais vous parler aujourd’hui : une swaré bèlè.

A vrai dire, je suis assez ému en m’installant devant mon clavier, car mon « papier » est attendu.
Attendu par mon ami Claude. Mon ami Claude qui m’a fait plaisir en me confiant ses -belles- photos réalisées ce soir là sous le grand marché de Fort de France. Mon ami Claude qui doit se demander à quelle sauce je vais bien pouvoir assaisonner ses magnifiques clichés.

Le bèlè (photo : Claude Jean-Baptiste)

   
Une soirée bèlè y était organisée, donc. Mais je vais vous confier un secret : pour ma part ce soir là, seul le damyé était dans mon cœur.

Derrière la scène, en hauteur : un drapeau rouge-vert-noir.

Et sur la scène : le tambour.

Danmyé : face à face (photo : Claude Jean-Baptiste)


Dans son livre « Esquisses martiniquaises », Lafcadio Hearn, qui vécut intensément, entre Etats-Unis et Japon, une période martiniquaise de 2 ans environ avant l'éruption de la montagne Pelée, présente ainsi le bèlè, ressuscitant du passé cette vision de chez nous :

« … les anciennes danses africaines la caleinda et la bélé …se dansent le dimanche au son du tambour dans presque toutes les plantations de l’île… l’instrument s’appelle aussi souvent un ka, parce qu’on le fait d’un quart de tonneau, en patois ka.

Nu jusqu’à la ceinture l’habile joueur de tambour chevauche son instrument, et joue simultanément des deux mains… Parfois il appuie le talon soit légèrement soit fort contre la peau, de façon à produire des changements de ton…. Le bruit du tambour lui-même, bien joué, exerce un pouvoir farouche qui produit et domine toute l’exaltation de la danse ; c’est un roulement double et compliqué qui s’élève et retombe d’une façon très particulière…
Il y a paraît-il plusieurs façons de jouer, des rythmes différents familiers à tous ces gens de couleur, mais que les étrangers ne distinguent qu’avec peine.
Et il y a parfois de grands concours entre des tambouyés célèbres. « 

Vous l’avez sans doute compris, le tambour bèlè de la Martinique est authentiquement martiniquais.  Et on assiste à un regain de cette part de la culture de l’île.

Certains même disent que l’espri danmyé, qui suppose travail, respect des règles et force mentale, est un antidote à la décadence de la société martiniquaise.

Pour ma part, plus qu’au bélè, c’est au danmyé que va ma préférence.

Le danmyé, cette danse « de combat » au son du tambour.

Danmyé : esquive et feinte (photo : Claude Jean-Baptiste)


Toute la famille du danmyé était là ce soir là.
 Et les combattants, 2 par 2,  ont régalé l’assistance de nombreux combats dont un de femmes.
Feintes, esquives, coups de pied, balayages, et même lévé fessé : 

Danmyé : lévé fessé (photo : Claude Jean-Baptiste)


C’était ce soir là, lawonn danmyé.

Et comme on dit chez nous : A +

Jean-Pierre MAURICE

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