Je suis né dans une île amoureuse du vent...

Bonjour à tous.

C’est moi : jp

Je suis né dans une île amoureuse du vent…

Je suis Martiniquais et je vis au pays.

Voyages, culture, musique : tout m’intéresse, d’ici ou d’ailleurs.

J'aime : la cuisine de mon pays, lire un bon livre, le zouk et le blues, la biguine et le gwoka...


Eternel actif, je rêve de satisfaire mes passions d'humaniste et mon envie d'être utile.


Ma devise : "Exister est un fait, vivre est un art" (Frédéric LENOIR)




mardi, mai 15, 2012

De l'esclave a l'homme


Après la peinture, c’est de sculpture aujourd’hui qu’il sera question. Mais à vrai dire, loin de la dimension esthétique, c’est à une approche culturelle, mémorielle et émotionnelle que nous allons nous livrer. Puisque qu’en cette période du mois de mai propice aux commémorations de l’émancipation des esclaves à la Martinique, elle concerne la sculpture touchant à l’abolition de l’esclavage.

UN ECLAIRAGE NOUVEAU SUR L’EMANCIPATION DES ESCLAVES
Pour être tout à fait franc, c’est à une récente conférence que vous devez ce message : une conférence donnée le 1er mai 2012 à l’hôtel de ville de Schoelcher par l’écrivain martiniquais André LUCRECE.  Un éclairage nouveau au combat mené par Aimé CESAIRE pour l’émancipation de l’homme . Un éclairage nouveau qui prend en compte à la fois la détermination des esclaves à se libérer et également l’action de l’abolitionniste Victor Schoelcher.


TROIS SCULPTURES
C’est à voyage en 3 temps, à travers trois sculptures, toutes présentes sur le sol de la Martinique, que je vous convie.
Le 1er temps est une statue bien connue de Victor Schoelcher en libérateur des Noirs.
Le 2ème temps est la statue de la liberté de René Corail (dit Khokho), représentant une femme l’arme à la main.  Elle fut installée en grande pompe le 22 mai 1971, place du 22 mai à Trénelle à Fort-de-France.
Le 3ème temps est le fameux mémorial de l’anse Cafard représentant 15 victimes de la traite des Noirs.


Victor Schoelcher
« Rappelez-vous la statue de Schoelcher qui est devant le Palais justice de Fort-de-France : c'est une jeune fille dont les chaînes viennent de tomber et qui envoie  un baiser de reconnaissance à son libérateur Victor Schoelcher lequel d'une main l'enveloppe d'un grand geste paternel plein de bonté et de l'autre lui montre le chemin… L'oeuvre est assez belle. -Mais retenez l'inspiration : C'est l'oeuvre d'un blanc… » (Aimé CESAIRE)


Statue de la liberté de René Corail




 « Et maintenant regardez la statue de René Corail: c'est une femme, une négresse, peut-être la Martinique, qui, soutenant son enfant blessé d'une main, peut-être son enfant mort, brandit de l'autre main une arme, elle ne pleure pas, elle se bat… Ici  le nègre n'est plus l'objet, il est le sujet. Il ne reçoit plus la liberté il la prend et on nous le montre la prenant. Une grande négresse , larme à la main, maniant son arme, comme ses ancêtres la sagaie. Eh bien cela, c'est la vision martiniquaise de la libération des nègres Et seul un Nègre pouvait l'avoir. Et c'est parce que René-Corail la rendue, cette vision, avec fougue et éclat que je salue en lui" un grand artiste nègre et un grand sculpteur antillais. » Aimé CESAIRE

 



Cap 110 : Mémorial de l'Anse Cafard de Laurent Valère






























































































 
Oeuvre du Martiniquais Laurent Valère, cet ensemble de 15 statues blanches à la tête baissée, est un monument dérangeant.
L'artiste rend ici hommage aux disparus de la traite des Noirs.

Le 8 Avril 1830, un navire négrier en provenance du golfe de Guinée jette l'ancre dans les parages dangereux de l'Anse Cafard...

A 23 heures, des cris et des craquements sinistres déchirent la nuit.

Le bateau, disloqué sur les rochers, pris dans la furie d'une mer déchaînée fut entièrement détruit. Le lendemain, 46 cadavres furent repêchés. Les corps des marins négriers furent inhumés au cimetière du Diamant et les noyés africains, à quelque distance du rivage.

Tout proche du célèbre rocher du Diamant, le mémorial de l'Anse Cafard dégage une sensation de malaise. Ici, pas de haine, pas de révolte ni d'esclave brisant ses chaînes. Ici, simplement, des Hommes sans visages, tous pareils dans l'expression d'un sort commun et injuste.


A la vue de ce mémorial, on se surprend à méditer sur l'histoire des îles des Antilles et sur l'horreur pour les Noirs d'Afrique de ce grand voyage à bord des bateaux négriers.

On en sort pensif et plein d'humilité...


LA MEMOIRE DE L'ESCLAVAGE

Vous l’avez compris : ces trois sculptures, ce voyage en trois pas, représentent, selon moi, les trois éléments constitutifs et complémentaires de la mémoire de l’esclavage : 

  •  l’action des abolitionnistes,
  •  la révolte des esclaves… 
  • et le respect de l’homme, le sens de l’humanité et l’humilité suscités par cette douloureuse histoire.
l

Et comme on dit chez nous : A +

Jean-Pierre MAURICE





jeudi, mai 03, 2012

LA PEINTURE EN MARTINIQUE


En ces temps incertains, c’est à un petit voyage au monde de l’art et de la peinture que je vous invite aujourd’hui,  pour élever nos âmes.

TROIS TABLEAUX DES ENFANTS DU PAYS MARTINIQUE 

Elever nos âmes, au moyen de trois tableaux produits, réalisés dans notre « petite » île, par des enfants du pays Martinique, qui ont eu tous les deux un impact au dehors :

* Paule CHARPENTIER d’abord, dont le style s’apparente à l’impressionnisme. Née JACQUES –JOSEPH à Fort de France en 1910 et décédée en 2004, elle fut  l’épouse d’Hector CHARPENTIER lui aussi peintre autodidacte. Elle a senti l’âme du pays dont elle a su représenter les mouvements de liesse populaire.

* Alexandre BERTRAND ensuite, né au Morne des Esses en Martinique en 1918. Son parcours l’amena à Paris où il rencontra une jeune roumaine, Anca IONESCU (Anca BERTRAND) avec laquelle il rentra en Martinique. En 1967, il partit pour le Canada, pays dont il prit la nationalité. Décédé en Martinique en 1995.

Sans doute les experts ou les spécialistes en art auraient-ils choisi des productions artistiques plus récentes.

Mais, en ce qui me concerne, je dois bien vous avouer une fois encore mon goût pour les œuvres disons figuratives…

C’est d’un très bel ouvrage, intitulé « La peinture en Martinique », paru en 2007 à HC Editions, réalisé sous la direction de Gerry L’ETANG et préfacé par Alfred MARIE-JEANNE, que j’ai tiré cette substance, à travers 3 tableaux intitulés :

  •  Bal à la campagne
  •  Bèlè
  • Le vidé du carnaval.

LA MARTINIQUE DE LA JOIE

A ces seuls énoncés, les plus perspicaces d’entre vous auront déjà reconnu mon parti pris festif, puisque ces trois œuvres nous montrent, au fond, la Martinique de la joie :


Bal à la campagne par Alexandre BERTRAND



Bèlè par Paule CHARPENTIER



Le vidé du carnaval par Paule CHARPENTIER



Pour ma part, le thème de « Bal à la campagne » m’a fait penser à « la kermesse » de Rubens. Vous savez : ce tableau représentant une scène champêtre où des paysans font joyeusement et furieusement la fête. Mais avec cependant, dans cette campagne martiniquaise, une certain élégance que l’on devine chez les personnages.

Le second tableau, "Bèlè", représente le joyeux face à face de la femme et de l’homme, avec, me semble-t-il, beaucoup d'amour de la vie.

Enfin, "Vidé du carnaval" dégage, à mon avis, par son foisonnement de couleurs, un extraordinaire appétit de vivre qui habite ces femmes et ces hommes emportés par la danse.

Sur ce salut à la peinture de Martinique, je vous souhaite, je nous souhaite à tous , quoiqu'il arrive : un bon mois de mai.

Et comme on dit chez nous : A +

Jean-Pierre MAURICE